Névralgie pudendale

Qu’est-ce que la névralgie pudendale ?

La névralgie pudendale (ou syndrome du canal d'Alcock) est une atteinte rare du nerf pudendal, un nerf situé dans la région pelvienne (1). Il s'agit d'un des nerfs principaux qui innerve le périnée (entre les parties génitales et l'anus). L'atteinte de ce nerf est généralement liée à sa compression lors de son trajet (2).

Cette pathologie est souvent sous-diagnostiquée en raison de sa complexité et de la diversité des symptômes qu'elle engendre. Il est estimé que 6 personnes sur 1000 sont touchées par la névralgie pudendale (3). Les femmes sont davantage touchées par cette pathologie que les hommes et celle-ci apparaît généralement entre 50 et 70 ans, mais peut aussi toucher les enfants.  

La névralgie pudendale se présente sous diverses formes : elle peut être bénigne ou grave, évoluer par poussées, s'aggraver soudainement ou, au contraire, rester stable.

Quelles sont les causes de la névralgie pudendale ?

 La névralgie pudendale est liée à la compression du nerf pudendal. La compression peut se manifester à différents endroits sur son trajet :

• Entre deux ligaments pelviens (le ligament sacro-épineux et le ligament sacro-tubéral)
• Dans le canal d'Alcock

Les causes de la maladie ne sont pas clairement identifiées.

Quels sont les symptômes de la névralgie pudendale ?

 Les douleurs de la névralgie pudendale peuvent se manifester de façon spontanée ou lors d'une activité physique, et bien que variables les symptômes de la névralgie pudendale incluent généralement (1) :

• Une douleur intense avec des sensations de brûlures dans la région génitale, anale ou périnéale ;
• Une sensation de corps étranger, certains patients décrivent une sensation de corps étranger au niveau du rectum ou du vagin ;
• Des engourdissements ou picotements dans la zone pelvienne innervée par le nerf pudendal ;
• Des difficultés à uriner ou à déféquer dans certains cas. La névralgie peut en effet causer des troubles urinaires ou intestinaux chez certains patients ;
• Des troubles sexuels.

Bien que le nerf pudendal n'innerve pas les fesses et les jambes, certains patients présentent des douleurs au-delà de la zone pelvienne. La douleur peut s'intensifier en position assise qui entraîne une compression du nerf plus importante et s'atténue en position debout ou allongée.

Comment se faire diagnostiquer et traiter ? 

Si la localisation des symptômes peut provoquer une confusion avec d’autres pathologies de la région pelvienne, le diagnostic de la névralgie pudendale repose le plus souvent sur les symptômes évoqués par les patients qui sont typiques. Le diagnostic clinique repose sur différents critères (les critères de Nantes) (1) :

• Douleur localisée au niveau de la région du nerf pudendal ;
• Douleur déclenchée et aggravée en position assise ;
• Douleur ne provoquant pas de réveils nocturnes ;
• Douleur ne provoquant pas d’hypoesthésie (diminution de la sensibilité au toucher).

 Le médecin pourra également s’appuyer sur des examens d’imagerie médical pour visualiser d'éventuelles compressions nerveuses ou des anomalies anatomiques ou encore de tests infiltratifs (aussi appelés blocs anesthésiques) consistant à injecter un anesthésiant dans la région du nerf pudendal afin de confirmer le diagnostic.

Le choix du traitement dépendra des caractéristiques du patient et de sa névralgie pudendale. Le plus souvent un traitement médicamenteux avec des antiépileptiques et antidépresseurs est instauré afin d’agir sur le système nerveux et limiter la douleur. Des infiltrations d’anesthésiques locaux et des corticoïdes peuvent être également proposées au patient bien qu’elles aient un impact limité dans le temps. En dernier recours, une intervention chirurgicale peut être envisagée afin de décomprimer le nerf pudendal.

Au regard des répercussions des douleurs causées par la névralgie pudendale sur la qualité de vie, une prise en charge globale est proposée aux patients (2).