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Syndrome de congestion pelvienne

Qu’est-ce que la congestion pelvienne ?

La congestion pelvienne, ou syndrome de congestion pelvienne (SCP), est un syndrome chronique qui provoque des douleurs dans le bas-ventre, souvent chez les femmes en âge de procréer. En termes simples, c’est un problème de circulation du sang : les veines autour des organes pelviens (utérus, ovaires…) deviennent dilatées, un peu comme les varices sur les jambes, mais à l’intérieur du bassin. Environ 1 femme sur 3 souffrant de douleurs pelviennes chroniques pourrait avoir un syndrome de congestion pelvienne.
 

Quels sont les symptômes du syndrome de congestion pelvienne ?

Les signes ne sont pas toujours faciles à repérer, mais voici les plus courants :

  • Douleur sourde dans le bas-ventre ou le dos, surtout en position debout prolongée depuis plus de 6 mois
  • Envie fréquente d’uriner
  • Infection urinaire récidivante 
  • Gonflement abdominal
  • Troubles digestifs (alternance diarrhée et constipation)
  • Douleurs avant ou pendant les règles, pendant ou après un rapport sexuel.
  • Sensation de pesanteur pelvienne, parfois décrite comme un "poids".
  • Douleurs plus fortes en fin de journée, ou après une longue station debout.
  • Présence possible de varices visibles sur les fesses, les cuisses ou la vulve.

Quels sont les facteurs de risque ?

Plusieurs situations dans la vie d’une femme peuvent favoriser l’apparition des varices pelviennes. Certains éléments augmentent les risques :

  • Grossesses multiples : chaque grossesse met les veines du bassin à rude épreuve.
  • Prédisposition familiale : si d'autres membres de la famille ont des problèmes veineux, le risque augmente.
  • Anomalies anatomiques des veines : certains syndromes comme May-Turner (ou Cockett) ou le syndrome de Nutcracker peuvent gêner le bon écoulement du sang.
  • Troubles hormonaux : notamment en lien avec les œstrogènes.
  • Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : souvent associé à des déséquilibres hormonaux.
  • Maladies pelviennes inflammatoires : comme l’endométriose, l’adénomyose ou encore les fibromes utérins peuvent aussi jouer un rôle.

Identifier ces facteurs est essentiel lors du diagnostic. Et quand on peut agir dessus (par exemple en traitant une cause hormonale ou une pathologie associée), cela augmente les chances de soulager durablement les douleurs, même après un traitement des varices.

Comment pose-t-on le diagnostic du syndrome de congestion pelvienne ?

Le diagnostic du syndrome de congestion pelvienne se fait en plusieurs étapes, et il combine écoute attentive, examen clinique et imagerie médicale.

L’interrogatoire et l’examen clinique

Tout commence par un échange avec un professionnel de santé (médecin, gynécologue, sage-femme…). Ce professionnel de santé va poser des questions précises sur les douleurs, la fréquence, l’intensité, et les situations où elles apparaissent. Le but est de repérer des signes qui évoquent une mauvaise circulation dans les veines du bassin.

Ensuite, un examen physique est réalisé :

  • Palpation douce du bas-ventre pour voir si un point précis (souvent près de l’ovaire) est douloureux.
  • Observation du périnée et des jambes à la recherche de varices visibles, parfois présentes à la vulve, aux cuisses ou aux fesses.
  • Si besoin, un examen gynécologique peut être proposé par le ou la gynécologue

Les examens d’imagerie

Pour confirmer le diagnostic, plusieurs techniques d’imagerie peuvent être utilisées :

  • Écho-Doppler (pelvien, abdominal ou des jambes) : il permet de visualiser les veines et d’analyser la direction du sang, en position couchée et debout. Il montre si certaines veines sont dilatées ou si le sang reflue au lieu de remonter vers le cœur.
  • Doppler endovaginal : une sonde d’échographie est introduite dans le vagin (après explication et accord de la patiente) pour observer les veines pelviennes de plus près.
  • IRM pelvienne : elle donne une image très précise en 2D ou 3D des organes et des vaisseaux. Elle est utile pour faire le point sur les varices internes et éliminer d'autres maladies comme l’endométriose.
  • Angio-scanner veineux : avec une injection de produit de contraste, il dresse une "carte" détaillée du réseau veineux et permet de repérer d’éventuels rétrécissements dans les veines, souvent à l’origine du problème.

Quelle prise en charge pour le syndrome de congestion pelvienne ?

Avant ou en complément d’un traitement chirurgical, des solutions non invasives peuvent aider à mieux vivre avec la maladie :

  • Hygiène de vie : éviter la station debout prolongée, la chaleur (bains chauds, saunas), les vêtements serrés. Bouger régulièrement (marche, vélo, natation) est très bénéfique.
  • Contention veineuse : des bas ou culottes de contention peuvent soulager, surtout si les jambes sont aussi touchées.
  • Médicaments : des veinotoniques peuvent être prescrits, ainsi que des antidouleurs adaptés.
  • Contraception : selon les cas, le sujet peut être discuté avec le gynécologue.
  • Prise en charge globale : kiné, ostéo, relaxation, accompagnement psychologique… tout ce qui peut aider à mieux gérer la douleur est utile.

L’embolisation est le traitement principal du SCP. Il s’agit d’une intervention peu invasive, réalisée par un radiologue interventionnel, souvent en ambulatoire. L’objectif est de boucher les veines malades qui provoquent les douleurs, à l’aide de petites spirales (coils), de produits sclérosants ou de colles spéciales. Le taux de succès est d’environ 75 % des patientes constatent une nette amélioration de leurs douleurs.

Chaque zone veineuse problématique doit être traitée dans son ensemble pour éviter les récidives.

Quand une veine est rétrécie (comme dans le syndrome du “Nutcracker”), un traitement spécifique est envisagé :

  • Angioplastie : un petit ballon est gonflé dans la veine pour l’élargir.
  • Stent veineux : si l’angioplastie ne suffit pas, on place un petit cylindre métallique (stent) pour maintenir la veine bien ouverte.

Dans certains cas, une chirurgie plus lourde peut être proposée. Le tout est décidé avec une équipe pluridisciplinaire (radiologue, gynécologue, médecin de la douleur, etc.).

En résumé : la prise en charge du SCP est personnalisée et souvent progressive. L’embolisation reste le traitement phare, mais les soins de soutien (hygiène de vie, médication, accompagnement global) sont tout aussi importants pour retrouver une vie plus confortable.

Ce qu’il faut retenir

  • La congestion pelvienne est réelle, fréquente, mais encore trop peu reconnue.
  • Si tu ressens des douleurs pelviennes persistantes, parles-en à ton médecin : il existe des solutions
  • Mieux comprendre cette pathologie, c’est aussi légitimer la douleur des femmes, souvent minimisée.

Sources : 

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